Les classiques du cinéma bientôt adaptés en 3D par un studio indien
Anil Ambani, 3e fortune indienne, va créer, à Bombay, un studio à 28 millions d'euros. Au programme : "Casablanca", "2001 : l'odyssée de l'espace" ou "Douze hommes en colère".
Pas sûr que les cinéphiles purs et durs s'en réjouissent, mais il sera bientôt possible de visionner en 3D des classiques du septième art comme "Casablanca", "2001 : l'odyssée de l'espace" ou "Douze hommes en colère". Anil Ambani, magnat indien du cinéma, a en effet pour projet
de construire à Bombay un centre de sous-traitance destiné à l'adaptation en 3D des longs-métrages classiques, révèle le quotidien
britannique "The Times".
Ce projet à 28 millions d'euros est le résultat d'un partenariat entre Reliance MediaWorks, la société de post-production détenue par Anil Ambani, et la société hollywoodienne In-Three, déjà spécialisée dans l'adaption en trois dimensions des films 2D. Anil Ambani est loin d'être un inconnu à Hollywood : en 2009, l'Indien a en effet injecté 325 millions dans Dreamworks, le studio de Steven Spielberg.
Main-d'oeuvre moins chère
Le choix de Bombay n'a pas été uniquement motivé par la grande culture cinéphile indienne, mais bien parce que le pays propose une main-d'oeuvre moitié moins chère que les Etats-Unis. Anil Ambani prévoit d'employer un millier de techniciens indiens, encadrés par une poignée de spécialistes américains. Aux Etats-Unis, l'adaptation d'un film demande aujourd'hui trois mois de travail à 300 personnes. "Il ne suffit pas d'appuyer sur un bouton et de laisser un ordinateur faire le reste", explique au "Times" Patrick von Sychoswki, l'un des chefs de projet technique. "Cela demande un travail intensif, mais on n'a pas besoin de 300 artistes pour le faire. Il suffit que les décisions clés soient prises par unepoignée d'experts."
Le procédé coûte actuellement entre 3 et 15 millions de dollars par long-métrage. Anil Ambani espère que son projet à grande échelle lui permettra de baisser les coûts et d'accroître la rentabilité. Il parie sur un engouement rapide pour le visionnage de films en 3D à domicile grâce
aux lecteurs de Blu-Ray, intégrant la 3D, qui commencent à être commercialisés.
Depuis le succès planétaire d'Avatar, plusieurs films hollywoodiens récemment tournés en deux dimensions sont retravaillés en 3D avant leur sortie en salles - cela a été le cas, par exemple, pour "Iron Man 2". George Lucas a même déclaré "avoir attendu des années la technologie permettant de projeter "Star Wars" en trois dimensions". C'est possible depuis qu'avec les 2 milliards de dollars de recettes d'Avatar, James Cameron a prouvé que la 3D était un atout plus qu'un risque commercial.
CAROLINE BOUDET, Les Echos
