Phil Spector reconnu coupable d'homicide involontaire
Après un procès à rebondissements, le célèbre producteur américain, Phil Spector, a été reconnu lundi coupable d'homicide involontaire sur Lana Clarkson, une ancienne actrice.
Spector, 69 ans, a accueilli le verdict d'un air sombre. En dépit des protestations de ses avocats, le juge Larry Paul Fidler a décidé de placer le producteur en détention provisoire jusqu'à l'audience qui déterminera sa peine, le 29 mai prochain. Reconnu coupable de meurtre au second degré, c’est-à-dire sans préméditation, il risque jusqu'à 18 ans d’emprisonnement.
Phil Spector était jusqu'à présent resté libre, six ans après les faits, grâce au versement d'une caution d'un million de dollars. Les cheveux mi-longs, le producteur était arrivé au tribunal vêtu d'une longue veste ornée d'un badge «Barack Obama Rocks!» et d'un pin's aux couleurs du drapeau américain, et portant une cravate et une pochette rouges.
Le jury, composé de six hommes et de six femmes, avait commencé à délibérer le 26 mars dernier, après un procès de 5 mois. Un premier procès pour meurtre avait été annulé fin septembre 2007 car les jurés n'avaient pas réussi à se mettre d'accord à l'unanimité requise: dix penchaient pour la culpabilité de Spector, deux pour son innocence. Pour le second procès, le juge Larry Fidler avait requalifié le chef d’accusation, Phil Spector étant jugé pour homicide involontaire et non plus pour meurtre.
Pour l'accusation, Phil Spector a tué par balle au petit matin du 3 février 2003 Lana Clarkson, dans son manoir, quelques heures après l'avoir rencontrée dans une boîte de nuit où elle travaillait comme serveuse. Pour la défense, l'ancienne actrice de 40 ans, déprimée par l'échec de sa carrière artistique, s'est suicidée au domicile de Phil Spector dans l'est de Los Angeles. Le parquet a produit, comme en 2007, les témoignages à charge de cinq femmes qui affirment avoir été menacées d'une arme par le producteur quand elles s'étaient refusées à lui.
Phil Spector est considéré comme l'un des génies du rock grâce à la technique d'enregistrement dite du «mur du son» qu'il avait mise au point dans les années 1960 au profit d'artistes comme John Lennon, George Harrison, les Ronettes ou les Ramones.