12 éditeurs (Casterman, Dupuis, Dargaud, Lombard…) représentant à peu près la moitié de l’édition, se sont regroupés pour fonder le portail internet Izneo qui s'est ouvert en Mars. Il s’agit d’un site de lecture en ligne, c’est-à-dire que la BD peut être lue mais pas téléchargée. On peut visionner des albums en très haute définition en streaming à partir de 1,99 E pour 10 jours de location. Le site commencera par proposer 600 titres et en rajoutera une centaine chaque mois.
Certains titres tout de même pourront être achetés, mais en passant par Apple store. L’idée est que les éditeurs contrôlent le marché, que les propriétaires du contenu dirigent la manoeuvre et évitent le piège de l’internet « gratuit ».
Il est déjà possible d’acheter des BD en ligne. L’Apple store permet de télécharger des titres au format iPhone, pour des coûts tournant autour de 4,99 E pour une nouveauté chez un grand éditeur.
Avec cette formule, on est dans l’esprit e-book. Mais il y a une difficulté supplémentaire, qui tient à la BD elle-même. Autant il n’est pas difficile de lire un texte à l’écran, autant sur un smartphone quel qu’il soit, il faut une lecture fragmentée de la planche.
Deux méthodes existent pour lire uniquement : L’une amène à l’écran l’histoire case par case. C’est parfait pour les strips, mais c’est moins convaincant pour les grandes planches fouillées de la tradition franco-belge.
L’autre c’est la natural reading de Forecomm, un « mode de lecture actif permettant de naviguer et zoomer librement dans les planches sans les découper sauvagement ».
Ave Comics, lui, a développé un logiciel qui propose une cinématique, un sens de lecture. Par exemple, la case s’ouvre sur un gros plan des yeux du personnage, s’élargit au phylactère puis à la case tout entière. Quand l’action s’accélère, le défilé des cases aussi. Cette lecture automatique est débrayable et l’on peut découvrir les planches du bout des doigts avec les gestes connus sur un écran tactile : déplacer, agrandir, glisser…